jeudi 10 avril 2008

=> OGM: les grains de la discorde

Paris (AFP)
Pour eclairer le debat sur l'introduction des organismes genetiquement modifies (OGM) dans l'agriculture, la Cite des Sciences a Paris presente du 8 avril au 28 septembre une exposition didactique qui donne la parole aux partisans comme aux detracteurs des nouvelles semences.
"OGM: les grains de la discorde" presente l'etat des cultures OGM dans le monde, les types de semences aujourd'hui cultivees et celles en preparation dans les laboratoires, dresse un inventaire des questions autour des impacts pour la sante et l'environnement de ces biotechnologies.
Les OGM sont enfin presentes comme un aboutissement du processus d'industrialisation de l'agriculture, dont l'introduction a grande echelle conditionne des choix de societe.
"Il est important d'exposer les faits, de rassembler toutes les pieces du dossier pour mettre en regard les enjeux, les avantages promis face aux inconvenients supposes", declare Alain Labouze, commissaire de l'exposition.
Le visiteur est accueilli par un grand epouvantail recouvert d'epis de ble et de mais, symbolisant a la fois l'effet de repoussoir des semences OGM contre les nuisibles, et la nuisance que representent les OGM aux yeux de leurs detracteurs.
Les cultures OGM, encore inexistantes il y a dix ans, couvrent deja 114 millions d'hectares dans le monde, principalement sur le continent americain et en Asie, avec quatre varietes de plantes commercialisees: le soja, le mais, le coton et le colza.
Douze millions d'agriculteurs, soit 1% de la population agricole, sont concernes dans 23 pays.
A cote des OGM pesticides, qui representent aujourd'hui la quasi-totalite de la production, les espoirs des scientifiques de mettre au point par transgenese de nouvelles varietes susceptibles d'eradiquer la malnutrition ou de guerir certaines maladies sont presentes dans le cadre des "OGM de deuxieme generation".
Sont aussi exposes le dilemme de l'agriculteur, qui cherche a ameliorer son rendement mais accroit sa dependance a l'egard des semenciers, la question de l'information du consommateur, les risques pour la biodiversite et la bataille autour des brevets, avec son corollaire, la privatisation du vivant.
Huit scientifiques, biologistes, ecologues, sociologues ou agronomes ont prete leur voix a l'exposition pour developper des argumentaires de 5 a 6 minutes chacun. Leurs points de vue, favorable, reserves ou hostile, sont parfois antagonistes, tantot complementaires.
Et pour que le debat, actuellement au Parlement francais, ne soit pas reserve aux experts, les avis de responsables de la FNSEA, de la Confederation paysanne, de Greenpeace et du semencier Limagrain ont aussi ete recueillis.
Le parcours, allege par quelques dessins de presse, est a la fois dense et exigeant : "On prend deux heures pour ressortir avec les idees claires", explique M. Labouze.
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À l’occasion de l’examen du projet de loi sur les OGM à l’Assemblée nationale, les députés ont fait adopter, contre l’avis de l’UMP, l’amendement 252 qui stipule que les OGM « ne peuvent être cultivés, commercialisés ou utilisés que dans le respect de l’environnement et de la santé publique, des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières commerciales qualifiées « sans organisme génétiquement modifié ». Il s’agit d’une avancée considérable qui permettra de préserver nos territoires agricoles et de promouvoir la qualité de nos produits.Aujourd’hui, en raison de pressions économiques multiples, nous craignons que le Gouvernement tente de revenir sur cet acquis en effaçant cette mesure de sauvegarde de notre patrimoine agricole et gastronomique.Pour les filières de qualité, et en particulier les AOC, garantir une production sans OGM revêt une importance capitale, et même vitale.Devant le silence du Gouvernement sur l’avenir de cet amendement, nous appelons toutes celles et ceux qui sont attachés à la sécurité et à la qualité alimentaire, les producteurs, les consommateurs, les restaurateurs, à se joindre à nous pour demander au Président de la République et au gouvernement de maintenir cette disposition dans la loi permettant ainsi de préserver nos AOC et plus généralement l’ensemble de nos productions sous label de qualité.
Signez la pétition pour maintenir cet amendement : http://amendement252.blogspot.com/2008/04/prserver-les-territoires-et-promouvoir.html

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