lundi 5 mai 2008

=> Inertie thermique et isolation

L'inertie thermique est "l'aptitude d'un matériau à stocker la chaleur" - par exemple une pierre près d'un feu va rester froide au début puis se réchauffer peu à peu pour ensuite garder et diffuser cette chaleur en rayonnant, quand le feu sera éteint .

Par conséquent, l’inertie thermique d’un bâtiment est sa capacité à stocker de la chaleur dans ses murs, ses planchers, etc. Plus l’inertie d’un bâtiment est forte, plus il se réchauffe et se refroidit lentement. L’inertie va s’opposer à la variation de température. Plus l'inertie d'un bâtiment est forte, plus il se réchauffe et se refroidit lentement. Une forte inertie est un atout pour le confort d'été de jour, en l'absence de climatisation : elle amortit les pics de surchauffe. Une bonne ventilation la nuit devra permettre d'évacuer la chaleur accumulée pendant la journée.

On se sert de ce phénomène pour concevoir l'isolation d'une maison : plus l'inertie d'un mur est forte plus il est capable de conserver la chaleur ou de restituer la fraîcheur en hiver. Ainsi un mur en "terre crue" a une inertie très forte d'environ 275 Wh/M².K contre un indice de seulement 8 pour une cloison en plaque de plâtre isolé de 10cm de laine de verre.

L'inertie de la terre est également importante : la température de la terre évolue beaucoup moins au fil de l'année que la température de l'air. A seulement trois km de profondeur elle reste constante à 100°C ! Mais déjà à seulement 1-2 mètres elle est d'environ (et en moyenne) 17° en plein été et de 4° au milieu de l'hiver, alors que l'air monte à plus de 30° et descend à moins 10° ! Le sol va également pouvoir échanger de la chaleur avec son environnement pour s’opposer aux variations de températures. Donc le simple fait d'enterrer une partie de la maison (ou d'appuyer un mur contre un terrain en pente) permet des économies énergétique importantes.

Cette approche de l'isolation permet d'obtenir dans une maison une température stable (entre le jour et la nuit, entre l’été et l’hiver), ce qui constitue un élément important dans le confort.
Cette stabilité peut être obtenue naturellement par l’utilisation d’éléments lourds à l’intérieur de la maison. Plus les murs sont épais et les matériaux lourds (béton, pierre, brique pleine, terre crue, etc.), plus l'inertie est grande. C’est pourquoi les maisons anciennes avec leurs murs épais restent plus fraîches en été. Une maison avec forte inertie permettra, notamment en demi-saison, d’accumuler la chaleur reçue des rayons solaires pendant la journée pour la restituer le soir, évitant de rallumer le chauffage. Elle permet ainsi de raccourcir la saison de chauffe.

Cependant, dans les constructions conventionnelles actuelles, l'isolation thermique est souvent concue comme une bonne isolation d'hiver qui ne garantit pas une maison confortable l'été. En France, la plupart des logements sont isolés par l'intérieur, ce qui empêche de profiter de l'inertie des murs. La question est donc : comment combiner les avantages d’une bonne isolation compatible avec les exigences actuelles (type maison "moderne") avec une bonne inertie (type maison "ancienne") ?

Solutions :

* Opter pour une isolation par l'extérieur.
Cette façon de construire est de loin la meilleure pour les maisons à murs maçonnés (briques, parpaings) ou à murs en bois massif.Cette fois, ce sont les matériaux du côté intérieur de la maison qui sont lourds.Malheureusement l’isolation par l’extérieur est très rarement utilisée en construction neuve. De ce fait peu de professionnels la proposent.
* Opter pour une isolation répartie.
Le matériau le plus intéressant dans ce contexte est la brique monomur. Cette brique présente de très nombreux alvéoles emprisonnant de l’air et donc offrant une bonne isolation. Elle évite l’utilisation de plaques d’isolant complémentaire et de ce fait offre une bonne inertie ainsi qu’une bonne régulation hygrométrique.
* Que faire si l’on veut conserver une isolation par l'intérieur ?
=> Plusieurs solutions sont possibles pour améliorer l’inertie dans ce cas :
- placer des cloisons massives d’au moins 10 cm d’épaisseur pour séparer les pièces de séjour. Par exemple et dans l’ordre d’inertie décroissante :
. briques de terre crue (excellent régulateur hygométrique, mais onéreux et difficile à trouver)
. briques pleines (efficaces mais longues à monter)
. parpaings creux, montés à l’envers et remplis de sable avant la pose du parpaing de rang supérieur (solution surprenante mais à excellent rapport qualité/prix pour créer de l’inertie !)
. cloisons en plaques de plâtre solides (type Fermacell) dans lesquelles on versera du sable sec au lieu de l’isolant habituel (autre solution surprenante qui présente l’avantage d’un montage à sec, mais veiller à bien renforcer la structure de la cloison par rails ou tasseaux bois posés à intervalles serrés)
. briques de plâtre
. installer un poêle de masse
. utiliser des isolants en laine de bois
* Que faire si l’on veut construire en matériaux légers (p.ex. ossature bois) ?
Les deux mêmes solutions que ci-dessus sont applicables.
* Que faire pour l’isolation sous toiture ?
Dans ce cas, il n’y a aucun matériau lourd puisque les pannes de la charpente ne couvrent pas toute la surface ! De plus, dans les maisons à étage, c’est souvent l’étage qui est le plus chaud et non le rez de chaussée.La meilleure solution dans ce cas est d’opter pour de l’isolant laine de bois.

http://www.ideesmaison.com/L-inertie-thermique-pour-le.html
http://www.ademe.fr/particuliers/Fiches/confort_ete/rub2.htm

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