lundi 26 mai 2008
=> Renault : palme d’or 2008 du dérèglement climatique
Ce matin (23 mai), Agir pour l’Environnement, le Réseau Action Climat, Greenpeace France et les Amis de la Terre Paris ont remis au constructeur automobile Renault la palme d’or 2008 du dérèglement climatique. Ce prix a été décerné au constructeur hexagonal pour la commercialisation imminente d’un 4x4, le KOLEOS, que les associations ont rebaptisé, le CO2LEOS. Parallèlement à cette première action, les associations ont mis en ligne un contre-site, www.koleos.tv qui servira dans les semaines à venir d’outil de mobilisation.
Ce véhicule fabriqué en Corée rejettera 209 grammes de CO2 par kilomètre parcouru, en cycle normalisé. Renault ambitionne de vendre chaque année plus de 100.000 véhicules de ce type, soit un impact climatique égal à l’émission de 300.000 tonnes de CO2 !
Alors que le Parlement européen débat actuellement d’un règlement visant à réduire à 120g/km, les rejets de CO2 des véhicules particuliers, les associations dénoncent l’irresponsabilité de Renault.
En Europe, le secteur des transports est le seul à voir ses émissions de CO2 augmenter depuis 1990 (+26 %). À elles seules, les voitures sont responsables de 12 % des rejets. En France, les transports constituent la principale source de rejets de gaz à effet de serre avec 26 % de nos émissions (dont 14 % pour les véhicules particuliers).
Pendant plus de dix ans, les constructeurs automobiles européens ont fait des promesses mensongères sur les efforts qu’ils étaient prêts à consentir pour être responsables. Non contents d’avoir délibérément fait perdre du temps à la lutte contre les changements climatiques, les constructeurs automobiles européens développent depuis plusieurs mois une campagne massive de lobbying pour vider de toute contrainte le projet de réglementation européenne.
L’ambition climatique européenne doit se traduire par une obligation de limiter la moyenne des émissions de CO2 à 120g/km d’ici à 2012 et 80g/km d’ici à 2020. Les commissions « Environnement » et « Industrie » du parlement européen qui se réunissent la semaine prochaine doivent mettre en place un système de pénalités immédiatement dissuasif égal à 150 euros pour chaque gramme de CO2 supérieur au seuil retenu pour chaque véhicule vendu.
Une réglementation ambitieuse aurait le triple mérite de créer une dynamique industrielle vertueuse tout en réduisant nos émissions de CO2, la facture de carburant des ménages et les risques sur la route.
dimanche 25 mai 2008
=> Citation Gandhi
Gandhi
samedi 24 mai 2008
=> Documentaire : the story of stuff (l'histoire des objets) n°3
The Story of stuff est un documentaire présentant de manière claire et pédagogique le cycle des produits et services que nous consommons ...
The Story of Stuff explique pourquoi, à chaque étape du cycle de consommation tel qu'il est aujourd'hui, la planète est en danger et pourquoi il est urgent de changer nos habitudes...
Chapitre 5 = consommation
Chapitre 4 = élimination et conclusion
mardi 20 mai 2008
=> A l'instant où l'esclave décide...
[Gandhi]
vendredi 16 mai 2008
=> Documentaire : the story of stuff (l'histoire des objets) n°2
The Story of stuff est un documentaire présentant de manière claire et pédagogique le cycle des produits et services que nous consommons ...
The Story of Stuff explique pourquoi, à chaque étape du cycle de consommation tel qu'il est aujourd'hui, la planète est en danger et pourquoi il est urgent de changer nos habitudes...
Chapitre 3 = production
Chapitre 4 = distribution
jeudi 15 mai 2008
=> Documentaire : the story of stuff (l'histoire des objets) n°1
The Story of stuff est un documentaire présentant de manière claire et pédagogique le cycle des produits et services que nous consommons ...
Annie Leonard est une américaine qui vit en Californie. Elle est une spécialistes des questions de commerce international, de développement durable et de santé publique. Après avoir occupé plusieurs postes dans ces domaines, dont un poste de responsable à Greenpeace, elle est aujourd'hui coordinatrice d'une fondation pour une production et une consommation durable.
The Story of Stuff explique pourquoi, à chaque étape du cycle de consommation tel qu'il est aujourd'hui, la planète est en danger et pourquoi il est urgent de changer nos habitudes...
Chapitre 1 = introduction
Chapitre 2 = extraction
mardi 13 mai 2008
=> Loi OGM : le rejet !
« Le projet de loi controverse sur les OGM a ete rejete mardi par l'Assemblée nationale, apres l'adoption surprise à une voix près (136 contre 135) d'une motion de procedure PCF defendue par Andre Chassaigne, ce qui entraine automatiquement la fin de l'examen du texte.»
http://www.liberation.fr/actualite/economi...e/326112.FR.php
=> Manger «mieux» emet moins de CO² que manger local
le Journal de l’Environnement, 24/04/08
Victor Roux-Goeken
Une equipe de chercheurs de l’universite americaine de Carnegie Mellon a realise un bilan carbone (1) de la production alimentaire aux Etats-Unis. L’etude est parue recemment dans Environmental science and technology. Comme dans l’Union europeenne, un aliment est transporte sur de longues distances aux Etats-Unis – plus de 1.600 km pour la distribution, plus de 6.700 km parcourus durant le «cycle de vie» d’un aliment. Pour autant, sur les 8,1 tonnes equivalent CO2 annuelles liees a l’alimentation d’un foyer americain, seules 11% proviennent du transport. 83% sont emises lors de la phase de production en tant que telle. Sans surprise, l’etude constate que la production de viande rouge emet 150% de gaz a effet de serre de plus que celle de poulet ou de poisson. L’etude conclut qu’acheter local peut être moins efficace, en terme d’emissions de CO2, que manger plus sainement.
(1) "Food-Miles and the Relative Climate Impacts of Food Choices in the United States", Christopher L. Weber and H. Scott Matthews, Web Release
Date: 16-Apr-2008
<http://www.journaldelenvironnement.net/fr/document/detail.asp?id=18213&idThema=4&idSousThema=23&type=JDE
lundi 12 mai 2008
=> Le docteur nature en danger
''Peu de personnes comprennent que notre santé est directement liée à la santé du monde naturel'', a indiqué Bernstein à Tierramérica.
Bernstein et un collègue de Harvard, Eric Chivian, ont écrit et publié des articles de plus de 100 principaux scientifiques dans leur nouveau livre, lancé le 28 avril par 'Oxford University Press' et disponible en mai.
Ecrit pour un grand public, ''Maintenir la vie'' se fonde sur les preuves scientifiques les plus récentes pour présenter des arguments convaincants selon lesquels l'actuelle crise d'extinction, avec des espèces qui disparaissent chaque jour, constitue une grave menace pour l'humanité, équivalente, sinon plus grande, que le changement climatique.
Des produits pharmaceutiques, la recherche biomédicale, l'émergence et la propagation de maladies infectieuses, et la production alimentaire, à la fois sur terre et dans les océans, dépendent de la biodiversité -- la riche variété de vies sur notre planète.
Le livre présente sept groupes d'espèces en voie de disparition, y compris des requins, des ours, des primates et des amphibies qui sont ou ont le potentiel de posséder ''une grande valeur pour la médecine et la science''.
Au nombre de ces espèces, figurent des escargots coniques, une espèce tropicale dont le venin contient des dizaines de milliers de produits chimiques appelés peptides, de petites chaînes d'acides aminés. Ces peptides seuls sont des sondes moléculaires extrêmement puissantes et utilisées dans la recherche médicale.
''Nous avons beaucoup appris sur la manière dont notre cerveau fonctionne en utilisant des peptides d'escargots coniques'', a dit Bernstein.
La première découverte capitale nouvelle dans la médication des douleurs pendant des années vient également des escargots coniques.
Trente-trois pour cent des malades du cancer et du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) en phase terminale, pour lesquels les plus puissants opiats étaient inefficaces, ne ressentent plus maintenant de douleurs grâce un peptide qui bloque les douleurs, lequel provient du venin des escargots coniques.
Plusieurs autres peptides d'escargots coniques interviennent dans des examens cliniques pour traiter des douleurs diabétiques, parmi d’autres aliments, et donnent de grandes espérances, déclare Bernstein.
Les escargots coniques vivent seulement dans des récifs coralliens et au moins entre un tiers et la moitié de tous les récifs risquent de mourir à cause d'une combinaison de maladie, de pollution et de changement climatique.
Des crabes fer à cheval ont déjà fourni la base pour détecter la contamination dans des médicaments injectables. Ils sont également importants dans la compréhension de la vision humaine, dit-il. Mais avec seulement un habitat restreint et la nécessité de pondre leurs œufs sur des plages, ils sont exposés à la pollution et aux perturbations humaines.
Les amphibies constituent la source de nouveaux traitements de l'hypertension et probablement de nouveaux antalgiques, et peuvent empêcher des bactéries d'acquérir la résistance aux antibiotiques -- une sérieuse inquiétude à travers le monde.
Toutefois, des amphibies sont les plus menacés de tous les groupes d'organismes sur la planète, avec presque un tiers de quelque 6.000 espèces connues en voie de disparition, et plus de 120 qui auraient déjà disparu au cours de ces quelques dernières années.
Les médicaments ne constituent qu'une petite partie du rôle que la biodiversité joue dans le bien-être de l'homme. Sans des insectes bénéfiques, ''la plupart des écosystèmes terrestres du monde s'effondreraient et une bonne partie de l'humanité périrait avec eux'', écrit dans la préface du livre Edward O. Wilson, le célèbre expert mondial de Harvard en biodiversité.
Wilson indique également qu'on peut trouver quatre millions d'espèces bactériennes dans une tonne de sol fertile et que la plupart des cellules de nos corps ''ne sont pas humaines mais bactériennes : 700 espèces vivent dans nos bouches seules''.
Des scientifiques estiment qu'il existe entre trois et 30 millions d'espèces de plantes, d'animaux, de champignons, de bactéries et ainsi de suite, mais seules 1,4 million ont été identifiées jusqu'ici.
Jusqu'à 30 pour cent de toutes les espèces vivant sur la terre pourraient disparaître d'ici à 2050 à cause des activités humaines non viables -- principalement la déforestation, la perte de l'habitat et le changement climatique -- selon l'Evaluation des écosystèmes pour le millénaire de 2006, un effort de recherche international de quatre ans sans précédent.
''Cela pourrait autant être l'extinction de la moitié de toutes les espèces d'ici à 2050'', affirme Stuart Pimm, un écologiste de la conservation à l'Université de Duke, en Caroline du nord, et un collaborateur à la rédaction du livre.
Tandis que les humains pourraient s'adapter au changement climatique, le monde naturel ne peut pas s'adapter au changement rapide. Et il est peu probable que nous puissions remplacer les services que la nature nous rend.
''La majorité des gens ne sont pas conscients de ce danger'', a déclaré Pimm à Tierramérica. Toutefois, les solutions du changement climatique devraient préserver et augmenter la biodiversité, et non lui faire du mal.
A l'instar de plusieurs régions du monde, notamment l'Amérique latine, on a débarrassé de grandes régions de la côte-est d'Afrique du Sud de leur végétation indigène pour planter des arbres d'eucalyptus qui ne sont pas indigènes. Bien que ces arbres absorberont du carbone de l'atmosphère, aidant à combattre le changement climatique, la perte de l'écosystème indigène est d'une conséquence bien plus grande.
''Nous devons planter des dizaines de millions d'arbres, mais ils devraient être des espèces indigènes pour qu'ils augmentent la biodiversité'', a-t-il souligné.
Défricher la forêt pour le biocarburant est une autre mauvaise solution au changement climatique. Des pays doivent être payés pour arrêter la déforestation, a indiqué Pimm.
''Conscients de la crise, des gens veulent prendre des mesures, mais ne savent pas quoi faire'', a-t-il ajouté.
Le livre contient un chapitre sur des mesures possibles, notamment une liste des ''10 premières''. Les trois premières : utiliser le transport public ou la moto ou marcher pour aller au travail une fois par semaine; acheter des aliments organiques locaux ou cultiver les vôtres; manger des fruits de mer durables, ce qui signifie pas de crevette, ou de saumon d'élevage.
La plupart de ces recommandations sont destinées à réduire les émissions de carbone, mais utiliser simplement des espèces indigènes dans des jardins et réduire l'utilisation de l'eau constituent d'importantes mesures de préservation de la biodiversité, affirme Bernstein.
''Nous avons également besoin de politiques gouvernementales qui encouragent la protection des systèmes naturels à l'aide de mesures incitatives; beaucoup font le contraire actuellement'', a-t-il dit.
Enfin, nous avons besoin d'une nouvelle culture qui valorise, aime et protège la biodiversité, a déclaré l'auteur. Une telle culture existe lorsqu'il s'agit de notre santé –- maintenant, nous devons comprendre qu'elle est directement liée à la santé du monde naturel.
(* Publié au départ par des journaux d'Amérique latine qui font partie du réseau Tierramérica. Tierramérica est une agence de presse spécialisée créée par IPS avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement et le Programme des Nations Unies pour l'environnement). (FIN/2008)
http://ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=4062
=> donnons.org
Ne les jetez plus, donnez !
Donnons.org est un site de dons d'objets en ligne. Même abimés, il peuvent encore faire le bonheur d'un grand nombre de personnes, bricoleurs, collectionneurs ou simplement personnes qui en ont besoin.
Un déménagement en vue? N'encombrez pas les déchetteries, vos poubelles... Pensez recyclage et dons et éconologie. Donner un objet est le meilleur moyen de s'en débarrasser.
samedi 10 mai 2008
=> Energie solaire
On y apprend que la terre reçoit quotidiennement une quantité d'énergie faramineuse grâce au soleil : 97012 Kwh (note : sur la publicité est indiqué 970 trillions, un trillion américain est un billion français soit 1 000 000 000 000).
La publicité montre le gachis d'une société qui dispose d'énergies renouvelables à profusion et qui préfère utiliser l'énergie nucléaire ou les énergies fossiles.
vendredi 9 mai 2008
=> Prendre la mesure de la montée potentielle des eaux
"En Indonésie, en Birmanie, en Louisiane, au Yucatan, la terre cède ponctuellement mais brutalement du terrain face aux eaux de la mer ou du ciel. La forme du monde est en train de changer. Mais est-ce seulement sa forme ? Tout ce que l’on sait, c’est que le tracé des littoraux, donc la physionomie des continents aura fortement changée dans quelques décennies. Quelle ampleur peut-on envisager pour ce changement, pour un horizon qui nous intéresse (2100) qui nous inquiète (2030) ou qui nous terrorise (2012) ? Quelle ampleur maximale peut-on redouter et à quel rythme l’eau est elle censée monter ?
Par Emmanuel Lézy, 7 mai 2008
Pendant longtemps, les chiffres proposés pour la montée des eaux envisagée restèrent inférieur au mètre pour le 21° siècle [1]. L’Hypothèse d’une montée du niveau mondial des eaux de 60 à 80 centimètres restait liée à une incapacité catastrophique à gérer, sur le moyen terme, la production humaine de gaz à effets de serre.
Cette estimation reposait sur deux équations et un postulat.
La première équation est connue, c’est celle d’Archimède, résumée sur le zinc par la formule dite « du glaçon dans le verre » : lorsque le glaçon fond, il noie le Ricard mais ne fait pas déborder le verre.
C’est ici qu’intervient le postulat. Seul l’hémisphère Nord, pensait-on, très continental et très urbanisé, déboisé et industrialisé, voit augmenter sa température moyenne et fondre ses glaces. Dans l’hémisphère Sud, on a longtemps cru que la tendance était à l’engraissement des glaciers antarctiques. « En 2001 Le Groupe Intergouvernemental d’Etude du Changement Climatique avait prévu une augmentation du niveau de la mer comprise entre 11 et 77 cm d’ici la fin du siècle, mais considérait que la contribution des glaciers de l’Antarctique à ce phénomène serait peu significative » [2]
La deuxième équation est donc= -Arctique+Antarctique=0 Du coup, on limitait l’augmentation du niveau des eaux, consécutive au réchauffement climatique à la seule dilatation de l’eau sous l’effet d’un réchauffement estimé le plus souvent à 2°. Cette augmentation devait se faire de façon très progressive et n’était pas supposée faire sentir ses effets, d’ici la fin du siècle ailleurs que sur les îles du Pacifique, au Bengladesh et dans quelques villes européennes littorales, comme Venise, Arles ou Marseille.
Les données globales de l’équation ont changé assez brutalement, confirmant chaque fois les pires hypothèses. Tout d’abord, le Groenland, glacier terrestre, que l’on pensait épargné, vit ses eaux fondre à grande vitesse. Pour l’instant, le cœur du glacier a tendance à emmagasiner des eaux, mais la périphérie fond à très grande vitesse. Si le Groenland était entièrement débarrassé de ses eaux, le niveau moyen des océans grimperait de 7 mètres. Sur l’ensemble des glaciers terrestres, « En 2006 la perte d’épaisseur a atteint 1,5 mètres alors que la moyenne n’était que de 30 cm par an dans les années 1980 » [3].Par ailleurs, l’Antarctique occidental, que l’on pensait stable révèle une fusion accélérée de ses glaciers. En 1995 le plateau Larsen A, long de 75 km et large de 37 km se décrochait puis se fragmentait en icebergs dans la mer de Weddel. Sur la face ouest de la péninsule, le Plateau Wilkins d’une taille de 1 100 km carrés s’est détaché en 1998. Le 19 mars 2002, un satellite de la Nasa observait l’effondrement de Larsen B, d’une surface de 3850 km et 200 mètres de haut, qui contenait 720 milliards de tonnes. de glace. Le 16 mai 2002, un Iceberg de 31 km de long (C19) s’en détacha, emportant avec lui une partie des assurances scientifiques occidentales.
Faisons le point : Si tous les glaciers et la calotte glaciaire fondaient, l’élévation du niveau de la mer serait d’environ 0,5 m. La fonte de l’inlandsis du Groenland produirait 7,2 m d’élévation du niveau, et celle de l’Antarctique en produirait 61,1 m.. Par ailleurs, l’effondrement du réservoir intérieur immobilisé de l’inlandsis de l’Antarctique Ouest augmenterait le niveau de 5 à 6 m. 0,5+7,2+61,1+5=73,8
Une telle élévation du niveau des eaux, mesurée en mètres et non plus en centimètres, est devenu aujourd’hui non seulement un scénario possible, mais même le plus probable : celui d’une incapacité de la société humaine à s’opposer à la logique de profit économique et de maintenir sa production de CO2 sous la barre fatidique de 450ppm. James Hansen, qui dirige le Goddard Institute de la NASA : « Si nous conservons ce niveau de 450ppm suffisamment longtemps, il va probablement entraîner la fonte de toute la glace - ce qui déclencherait une montée du niveau de la mer de 75 mètres. Ce que nous avons observé, c’est que l’objectif que nous avons déterminé ensemble provoquerait un désastre - un désastre garanti ». La déclaration de Hansen au Guardian [4] a fait l’objet d’un compte rendu dans le Monde qui, étrangement néglige de relayer le chiffre de 70 mètres proposé par James Hansen. Par la suite, de nombreux articles sur le net, ont tenté de discréditer Hansen, ses travaux et de faire oublier l’ampleur de son pronostic (ex : http://www.climat-sceptique.com/article-2259758.html). Il faut réaliser pour comprendre ces réticences, l’envergure d’une telle estimation. 70 à quatre vingt mètres d’élévation verticale, soit un immeuble de 25 étages, cela implique l’engloutissement d’une nappe de 200 kilomètres de profondeur le long du littoral. Aujourd’hui, 80% de la population mondiale vit à moins de 200 km des côtes. Le dernier cinquième se trouve au bord des fleuves, qui en cas de relèvement du niveau des eaux, ne manqueraient pas d’alluvionner en conséquence.
La montée des eaux présente, outre une dimension spatiale angoissante, une dimension temporelle à laquelle on évite de penser. A quels types de rythme, cette progression est-elle censée obéir ? La question n’est pas nouvelle et elle se pose, pourrait-on dire, depuis le déluge. Cette inondation majeure, dont on trouve des échos dans toutes les civilisations, de l’épopée de Gilgamesh aux contes amazoniens, en passant par le Chilam Balaam Maya, la Bible et les song lines Aborigènes recouvrit-elle le monde d’un seul coup ou ne toucha-t-elle que des régions localisées à des périodes très différentes ? Le monde a-t-il coutume d’être régulièrement submergé ?
On sait, au moins, qu’à une date relativement récente dans l’humanité (il y a dix à douze mille ans), la fonte des derniers glaciers du quaternaire (le Würm en Europe, Wisconsin aux Amérique) a provoqué une montée des eaux dite « transgression flandrienne » estimée à 120 m qui aurait couvert, une bande de terre littorale de 200 km de profondeur, en moyenne. Quelle proportion de la vie humaine a-t-elle engloutie alors ? Nous faignons de penser qu’elle est minime et de reconstituer l’histoire de nos ancêtres d’après ce que la vague nous en laisse deviner. On peut imaginer ce que diraient les européens du trentième siècle si nous devions subir un tel raz de marée : « la France du 20° siècle était un pays très rural, peuplée de quelques millions d’habitants, et dont la ville principale Clermont Ferrand (la seul ville de France qui n’est ni sur la côte ni sur un fleuve) comptait moins de 150 000 habitants... »
Quelles chances avons nous d’échapper aux plus sombres prédictions ? Rares sont les études misant sur une réduction de la production de gaz à effets de serre, à part en cas de grise systémique globale et de catastrophe humanitaire majeure. Il n’y a sans doute pas beaucoup d’espoir à aller chercher dans une action politique collective déterminée, associant soudain main dans la main, l’Europe, la Russie, les USA, la Chine, l’Inde et le Brésil. Autant attendre l’intervention bienveillante des extra-terrestres. Par contre, de nombreux scientifiques estiment aujourd’hui que le phénomène n’est pas nécessairement déclenché par l’homme qui ne ferait qu’en accélérer les effets et en empirer les conséquences dramatiques.
Même si l’humanité prenait soudain conscience d’elle même et adoptait d’un seul coup l’élégance écologique du Lakota, du Dogon ou du Warlpiri, il y a peu de chances que les mouvements en cours s’inversent d’eux mêmes. Il est peu probable que la montée des eaux annoncée pour le vingtième siècle soit progressive et uniforme. La variété des positions climatiques, topographique et sismique laisse plutôt supposer une multiplication d’évènements de type tsunami, cyclones, ouragans et typhons localisés, sporadiques et brutaux. La prise de conscience collective est d’autant plus délicate à déclencher que chaque accident est considéré comme un drame national et non une catastrophe globale.
Quelle est la morale de la fable bien ou mal comptée à 70 mètres au dessus du sol, d’une vague menaçant le monde entier comme celle qui balaya Sumatra le 26 décembre 2004 ou Nyas le 28 mars 2005 ? On raconte que sur le sable de cette île se trouvait une petite fille qui avait fait de la géographie. Une petite fille qui avait appris à l’école le cri qu’il faut pousser lorsque la mer recule anormalement loin et longtemps comme un chat qui va bondir ou comme un loup qui prend une bonne inspiration avant de souffler sur nos maisons. Ce cri qu’on pousse en cadence, à présent, dans les écoles du Japon, de Singapour, de Djakarta et de Manille c’est : RECULEZ !
Les Géographes ne sont sans doute pas les seuls à entrevoir l’ampleur de la vague économique, politique, militaire et écologique qui nous menace ou plutôt qui a déjà commencer à précipiter des pans entiers du monde dans leur fin. Mais ils ne peuvent manquer de constater que la seule consigne utile à transmettre à l’humanité, face au raz de marée, est là : reculez ! Abandonnez les zones exposées, fussent-elles riches, tournez vous vers vos intérieurs, vos ressources locales, personnelles. L’ère des circulations gratuites est sans doute bientôt révolue. Reculez vers ceux qui occupent aujourd’hui les positions que vous devrez tenir demain. Comment survit-on à la pauvreté, à l’envahissement de son pays ? Comment se chauffe-t-on sans électricité, comment trouve-t-on de l’eau, que peut-on cultiver ici, de quels animaux puis-je nourrir ? Non pas parce que cela va arriver, mais parce que cela peut arriver et que les plus urbanisés et tertiarisés d’entre nous serons les plus exposés à la vague.
Les dernières élections ont montré que personne, parmi les candidats « éligibles » ne remit en question le question de la croissance, voire de l’orientation de cette croissance. On sent bien que la dimension « réactionnaire » de l’idée de « recul », que sa puissance quasi mystique d’interpellation et que son parfum de repli stratégique sur des positions qu’il nous reste à improviser, c’est à dire au sens propre comme au figuré, de « débâcle », peuvent difficilement être admises par la gauche « classique » de confession laïque et positiviste. C’est donc logiquement la droite, avec son « Grenelle de l’écologie », qui va récupérer le slogan pour en faire un ordre de bataille.
En 1972, devant des menaces écologiques aussi sévères à l’échelle japonaise qu’elles le sont aujourd’hui à celle du globe, le premier ministre Tanaka Kakuei, lourdement remis en question par la population, s’engagea à lancer une politique de rupture avec le modèle industriel capitaliste et de « réconciliation » avec la Terre et avec le peuple japonais. Il fallait, une fois de plus, « ressouder » l’archipel face à la grande vague qui le menaçait. Ce radical changement d’orientation supposait bien sûr un investissement énorme qui serait financé par une production redoublée de l’industrie lourde. En prétendant défendre les intérêts écologique on finança la reprise industrielle à la veille de la première crise pétrolière.
C’est en partie la conséquence de cette gabegie, de ce détournement d’attention écologique qui expliqua l’incapacité de la ville de Kobé à supporter, en 1995, un tremblement de terre que son architecture avait, officiellement anticipé. Il y a fort à parier, dans le contexte actuel que les gouvernements du monde ne seront pas moins capables de détourner à leur profit l’émotion ressentie par la population mondiale aujourd’hui. On nous annonce que chaque seconde, un pauvre meurt de faim, de soif ou de noyade aux portes de nos villes et que leurs blanches murailles sont menacées à nouveau par la misère, la guerre, la maladie et la montée des eaux ! Il est clair que la panique millénariste pourrait à très court terme s’avérer aussi dangereuse que le réchauffement climatique et servir les intérêts d’un groupe voire justifier l’extermination d’une partie de l’humanité au profit de la survie (et de l’asservissement) de l’autre partie. A moins que la dramatisation de la situation ne fasse de quelqu’un comme Bové un Evo Moralès français, il est peu probable que l’état ne soit à nos côtés dans cette lutte. Nous devrons survivre sans lui, voire malgré lui.
Mais le blocage de la situation politique et économique ne doit pas nous tétaniser. C’est à une autre échelle que les individus doivent penser, à l’échelle de la famille, de l’immeuble ou du lotissement, à celle de la communauté Internet aussi dont l’apparition récente doit être un outil d’information, et d’organisation pour envisager les formes d’adaptation possibles en cas de problème majeur.
Peut-être la priorité a-t-elle un jour été de ne pas paniquer les populations. Peut-être personne ne parvient-il a débrancher la pompe à morphine de nos comportements routiniers. Peut-être a-t-on réellement cru que « des petits gestes simples » allaient « sauver la planète ». Ceux qui y croient encore aujourd’hui ne sont pas les mieux informés. Nous avons devant nous quelques années pour choisir la forme que nous désirons donner à la société de demain. Selon qu’elle aura été organisée ou non, la survie de nos sociétés se fera dans un certain ordre ou dans la débâcle. « La civilisation européenne, demandait Gandhi ? Oui, ce serait une bonne idée ! » Il faudra peut-être nous résoudre à voir sa disparition avant que certains n’en aient vu la naissance.
Emmanuel Lézy est Maître de Conférence en Géographie à l’Université de Paris X Nanterre et membre du Laboratoire GECKO
Article communiqué par Emmanuel Lézy
Illustrations : Groenland, été 2007. Puits de fonte, ou « moulin », en surface d’un glacier. Photo Carbonequity, The big melt : lessons from the Arctic summer of 2007
[1] Un exemple parmi d’autres : SCIAMA, Yves, 2005, Le changement climatique, une nouvelle ère sur la Terre, Larousse, Petite Encyclopédie : « hausse estimée à 50 cm à l’horizon 2100 ».
[2] Contre Info : Les glaces de l’antarctique fondent plus vite que prévu
[3] Rapport du PNUE : La fonte des glaciers s’accélère
[4] James Hansen : l’objectif actuel de CO2 est dramatiquement trop élevé
[5] André Rousseau : A New Global Theory of the Earth’s Dynamics : a Single Cause Can Explain All the Geophysical and Geological Phenomena.
=> décroissance
De la décroissance à la sortie de l'économie.
Excellent petit texte aussi synthétique que didactique écrit par Deun sur decroissance.info
1) la décroissance
Un certain nombre de personnes se retrouvent autour de ce mot, pour critiquer en acte la croissance. La critique porte sur les limites matérielles de notre façon de vivre, elle s'appuie sur l'écologie comme source de légitimité et d'explication du monde. Quant aux actes, ils relèvent à la fois d'une autolimitation de ce que l'on achète (consommation) et du « faire soi-même ».
Il y a d'ailleurs un glissement de sens entre consommation (ce que l'on achète) et la consommation en général, c'est-à-dire la culture matérielle des personnes qui inclue la sphère non-économique, vernaculaire, domestique. Ce glissement de sens a son pendant avec le travail, où l'on confond le travail comme activité réalisée en échange d'argent, et les activités en général.
Reste qu'avec la recherche d'une autre culture matérielle, on sent bien que les personnes souhaitent à la fois être plus responsables et plus libres. Malheureusement à mon sens, ces valeurs de responsabilité et de liberté sont souvent remplacées par l'énonciation d'une nécessité qu'il y aurait à « décroitre », qui bien-sûr se formule aujourd’hui aisément à partir des arguments écologiques. Pour avancer la décroissance comme choix politique plutôt que comme nécessité technique, il y a sans doute une recherche à faire, mais elle est plus compliquée que l'utilisation de chiffres (sur la déplétion du pétrole ou les émissions de CO2). Aussi c'est la critique de la technoscience, des techniques industrielles, qui a permis quoique marginalement de développer une version non écologiste de la décroissance. Cela peut conduire à refuser les éoliennes industrielles par exemple, même si leur bilan carbone est bon, parce qu'il s'agit d'un appareillage qui maintiendra les personnes dans la dépendance.
Il s'agit là simplement de faire ressentir que l'argumentation écologique est à double tranchant : d'un côté, elle permet éventuellement de rendre acceptable d'autres cultures matérielles, d'autres formes de vie plus libres, mais de l'autre il s'agit d'une argumentation sur des phénomènes que l'on ne peut généralement pas appréhender en première personne. Il me semble ainsi que, si les pollutions et les dégradations sont possibles, c'est parce que le plus souvent elles ne sont pas le fruit d'une décision personnelle, mais plutôt de chaînes de délégation. La production d'énoncés scientifiques fait partie de ces chaînes, dans l’immense majorité des disciplines pratiquant le réductionnisme de laboratoire, et exportant ce réductionnisme dans le monde de tous les jours. Dès lors, l'écologie est nécessairement ambigüe sur le plan de la liberté, alors que la décroissance (comme lieu de discussion) laisse la possibilité de s'émanciper de l'argumentation écologique pour défendre ou expérimenter d'autres formes sociales, d'autres techniques, conformes à des valeurs de liberté.
2) la sortie de l'économie
Si on suit la présentation précédente, on est alors amené à présenter la décroissance, non pas (seulement) comme une nécessité écologique, mais aussi comme une volonté de se libérer de l'économie, quand bien même des échanges économiques pourraient être réputées écologiques.
Par exemple, la rémunération de tâches domestiques ne posera pas de problème aux écologistes, sauf si cela occasionne des déplacements supplémentaires. On pourrait alors avoir une croissance économique « propre », dans l'invention de nouveaux services marchands. Au contraire, on peut estimer que la défense de l'environnement n'est pas dissociable d'une reprise en main par les personnes de leur vie quotidienne, de leur subsistance, et de la recherche de formes sociales compatibles avec cela. Si on poursuit ce but, alors l'achat de matières, produits ou services est fondamentalement handicapant, puisque l'argent qu'il faudra obtenir devra être gagné en échange d'activités le plus souvent étrangères à cette vie quotidienne. C'est pourquoi on peut parler de sortir de l'économie comme un prolongement de l'idée de décroissance.
Le problème que pose la croissance n'est donc pas seulement de l'ordre de la justice (répartition des ressources) et de la durabilité (reproduction des ressources). L'économie devenue excessivement banale elle-même fait écran à une réappropriation de nos vies. Suite aux émeutes actuelles de la faim, on n'est plus capable de s'étonner que pour manger il faut payer, au lieu de participer à la production des aliments que l'on mange. On n'imagine plus partager les ressources autrement qu'en distribuant l'argent permettant d'en prendre possession. On ne s'étonne plus de ce que signifie s'activer en échange d'argent (travail), ou faire s'activer une série d'inconnus par de l'argent (consommation). La liberté de prendre possession par l'argent se paie quelque part ailleurs par l'obligation de s'asservir à l'argent. A ce titre l'argent ne fait que généraliser le problème que pose l'échange : l'échange comme interaction entre deux individus est toujours possible, mais l'équivalence entre les termes de ce qu'ils échangent est toujours fausse. Si l'échange est possible sur la base de ce non-sens, c'est que les interactions d'échange s'adossent à des institutions (ou à des rituels) qui permettent de prolonger l'interaction au delà de l'échange ponctuel : les échangistes sont quittes l'un avec l'autre, mais chacun d'eux ne l'est pas avec le reste des autres échangistes. L'économie est donc plus que la somme des échanges économiques ; c'est une institution. Et probablement l’institution qui rend possible la plupart des autres…
Mis en ligne par ElVirolo, le Mercredi 7 Mai 2008, 22:29 dans la rubrique "Pour comprendre".
=> Manifestation contre le Championnat de déterrage de blaireaux à Cluny
Les 16, 17 et 18 mai 2008 prochains est programmé à Cluny (Saône-et-Loire) un Championnat de France de déterrage de blaireaux.
La pratique du déterrage, ou vénerie sous terre, consiste à acculer le renard ou le blaireau par des chiens au fond de son terrier, puis à creuser une tranchée avec des pelles ou autres outils de terrassement, pour le saisir après plusieurs heures de stress à l’aide de pinces métalliques. Il est alors soit tué au poignard, comme le veut la tradition, soit relâché, mais bien peu survivent. De toute façon, le terrier est détruit. Cette chasse se déroule tout à fait légalement en France 10 mois sur 12, y compris en période de reproduction !
Ces pratiques barbares et inutiles doivent cesser et la pratique du déterrage doit être interdite.
Chez nos voisins belges, mais également en Grande- Bretagne, Italie, Irlande, Espagne, Grèce, Pays-Bas et au Luxembourg, le blaireau est protégé.
Aujourd’hui, en France, rien ne justifie une telle persécution de cet animal et le maintien d’une période de chasse complémentaire (15 mai-15 septembre) qui se rajoute aux 6 mois d’ouverture générale de la chasse. Le développement de ce mode de chasse au cours des dernières années fait craindre le pire pour cet animal dont l’état de conservation se dégrade. Le combat contre ce mode de chasse particulièrement cruel et qui ne tient pas compte de l’état des populations est un combat très important. Votre présence à nos côtés et aux cotés d’une vingtaine d’autres associations, à Cluny, le 17 mai 2008, pour dénoncer ce championnat de la honte et de la cruauté et demander l’interdiction de la pratique de la vénerie sous terre nous est indispensable.
Le rassemblement se fera à 14h30, à Cluny, place du Champ de foire (à l’ouest de la ville).
Le succès de cette manifestation, donc les chances de faire aboutir notre revendication dépend de la mobilisation de chacun d’entre nous. Nous ne serons entendus que si nous sommes nombreux ! Faites circuler l’information autour de vous. Venez en famille et avec des amis, la manifestation sera sécurisée. L’ASPAS sera présente sur place avant le début du cortége et pourra vous remettre banderoles et panonceaux pour porter haut et fort nos revendications pour le respect du vivant.
Nous comptons sur votre détermination et votre militantisme. Venez nombreux !
Crest, le 7 mai 2008 Pierre ATHANAZE Président de l’ASPAS
Source/auteur : Aspas nature
lundi 5 mai 2008
=> Inertie thermique et isolation
Par conséquent, l’inertie thermique d’un bâtiment est sa capacité à stocker de la chaleur dans ses murs, ses planchers, etc. Plus l’inertie d’un bâtiment est forte, plus il se réchauffe et se refroidit lentement. L’inertie va s’opposer à la variation de température. Plus l'inertie d'un bâtiment est forte, plus il se réchauffe et se refroidit lentement. Une forte inertie est un atout pour le confort d'été de jour, en l'absence de climatisation : elle amortit les pics de surchauffe. Une bonne ventilation la nuit devra permettre d'évacuer la chaleur accumulée pendant la journée.
On se sert de ce phénomène pour concevoir l'isolation d'une maison : plus l'inertie d'un mur est forte plus il est capable de conserver la chaleur ou de restituer la fraîcheur en hiver. Ainsi un mur en "terre crue" a une inertie très forte d'environ 275 Wh/M².K contre un indice de seulement 8 pour une cloison en plaque de plâtre isolé de 10cm de laine de verre.
L'inertie de la terre est également importante : la température de la terre évolue beaucoup moins au fil de l'année que la température de l'air. A seulement trois km de profondeur elle reste constante à 100°C ! Mais déjà à seulement 1-2 mètres elle est d'environ (et en moyenne) 17° en plein été et de 4° au milieu de l'hiver, alors que l'air monte à plus de 30° et descend à moins 10° ! Le sol va également pouvoir échanger de la chaleur avec son environnement pour s’opposer aux variations de températures. Donc le simple fait d'enterrer une partie de la maison (ou d'appuyer un mur contre un terrain en pente) permet des économies énergétique importantes.
Cette approche de l'isolation permet d'obtenir dans une maison une température stable (entre le jour et la nuit, entre l’été et l’hiver), ce qui constitue un élément important dans le confort.
Cette stabilité peut être obtenue naturellement par l’utilisation d’éléments lourds à l’intérieur de la maison. Plus les murs sont épais et les matériaux lourds (béton, pierre, brique pleine, terre crue, etc.), plus l'inertie est grande. C’est pourquoi les maisons anciennes avec leurs murs épais restent plus fraîches en été. Une maison avec forte inertie permettra, notamment en demi-saison, d’accumuler la chaleur reçue des rayons solaires pendant la journée pour la restituer le soir, évitant de rallumer le chauffage. Elle permet ainsi de raccourcir la saison de chauffe.
Cependant, dans les constructions conventionnelles actuelles, l'isolation thermique est souvent concue comme une bonne isolation d'hiver qui ne garantit pas une maison confortable l'été. En France, la plupart des logements sont isolés par l'intérieur, ce qui empêche de profiter de l'inertie des murs. La question est donc : comment combiner les avantages d’une bonne isolation compatible avec les exigences actuelles (type maison "moderne") avec une bonne inertie (type maison "ancienne") ?
Solutions :
* Opter pour une isolation par l'extérieur.
Cette façon de construire est de loin la meilleure pour les maisons à murs maçonnés (briques, parpaings) ou à murs en bois massif.Cette fois, ce sont les matériaux du côté intérieur de la maison qui sont lourds.Malheureusement l’isolation par l’extérieur est très rarement utilisée en construction neuve. De ce fait peu de professionnels la proposent.
* Opter pour une isolation répartie.
Le matériau le plus intéressant dans ce contexte est la brique monomur. Cette brique présente de très nombreux alvéoles emprisonnant de l’air et donc offrant une bonne isolation. Elle évite l’utilisation de plaques d’isolant complémentaire et de ce fait offre une bonne inertie ainsi qu’une bonne régulation hygrométrique.
* Que faire si l’on veut conserver une isolation par l'intérieur ?
=> Plusieurs solutions sont possibles pour améliorer l’inertie dans ce cas :
- placer des cloisons massives d’au moins 10 cm d’épaisseur pour séparer les pièces de séjour. Par exemple et dans l’ordre d’inertie décroissante :
. briques de terre crue (excellent régulateur hygométrique, mais onéreux et difficile à trouver)
. briques pleines (efficaces mais longues à monter)
. parpaings creux, montés à l’envers et remplis de sable avant la pose du parpaing de rang supérieur (solution surprenante mais à excellent rapport qualité/prix pour créer de l’inertie !)
. cloisons en plaques de plâtre solides (type Fermacell) dans lesquelles on versera du sable sec au lieu de l’isolant habituel (autre solution surprenante qui présente l’avantage d’un montage à sec, mais veiller à bien renforcer la structure de la cloison par rails ou tasseaux bois posés à intervalles serrés)
. briques de plâtre
. installer un poêle de masse
. utiliser des isolants en laine de bois
* Que faire si l’on veut construire en matériaux légers (p.ex. ossature bois) ?
Les deux mêmes solutions que ci-dessus sont applicables.
* Que faire pour l’isolation sous toiture ?
Dans ce cas, il n’y a aucun matériau lourd puisque les pannes de la charpente ne couvrent pas toute la surface ! De plus, dans les maisons à étage, c’est souvent l’étage qui est le plus chaud et non le rez de chaussée.La meilleure solution dans ce cas est d’opter pour de l’isolant laine de bois.
http://www.ideesmaison.com/L-inertie-thermique-pour-le.html
http://www.ademe.fr/particuliers/Fiches/confort_ete/rub2.htm
vendredi 2 mai 2008
=> Grenelle de l'environnement
Alors que sont diffusés les projets de texte des deux lois issues du "Grenelle de l’environnement", le Réseau "Sortir du nucléaire" [1] publie une analyse et un bilan du processus du "Grenelle". Il en ressort en particulier que :
Sur le processus :
* la question du nucléaire a été exclue des discussions du "Grenelle" par ses organisateurs (l’Elysée et le gouvernement) alors que cette énergie représente un grave problème pour l’environnement.
* les participants au "Grenelle" ont hélas accepté cette interdiction de remettre en cause le nucléaire, et n’ont d’ailleurs pas quitté le processus lorsque, le 25 juillet, M. Sarkozy a signé un accord nucléaire avec le dictateur libyen Kadhafi.
* le "Grenelle" a bénéficié d’une légitimité totalement artificielle basée sur la participation de personnalités médiatiques qui se sont bien gardées de remettre en cause la politique nucléaire de M. Sarkozy.
Sur les "résultats" :
* aucun moratoire n’est en vigueur concernant les dossiers environnementaux emblématiques : incinérateurs, autoroutes, aéroport "grand-ouest", etc.
* les succès - hélas provisoires - obtenus sur la question des OGM ne sont pas dûs au "Grenelle" mais aux multiples actions des Faucheurs volontaires.
* ce qui était impensable auparavant est hélas possible depuis le "Grenelle" : des véhicules sont présentés comme "propres" sous prétexte qu’ils sont visés par un "bonus écologique", le nucléaire est présenté comme "propre et renouvelable", etc.
* des mesures supposées être "écologiques", par exemple la création de milliers de kilomètres de lignes TGV, vont en réalité avoir de graves conséquences environnementales et sociales (voir explications en partie C).
En résumé, le mouvement écologiste et l’opinion publique ont été abusés. Non seulement le "Grenelle de l’environnement" n’a quasiment rien apporté à la protection de l’environnement mais, au contraire, il a donné une forme de légitimé aux activités polluantes : puisqu’elles n’ont pas été remises en cause par le "Grenelle", rien ne s’oppose désormais - à part les mobilisations citoyennes - à ce qu’elles continuent de plus belle. Le "Grenelle de l’environnement" est donc finalement une défaite majeure pour l’écologie.
Le principe même du "Grenelle de l’environnement" impliquait son échec : s’il s’agit vraiment de sauver la planète, il ne faut pas négocier avec les pollueurs - demande-t-on aux pompiers de négocier avec les pyromanes ? - mais leur imposer les mesures nécessaires, à commencer par un plan de "sortie du nucléaire".
--------------------------------------------------------------------------------
1 Le "Grenelle de l’environnement" : avant - après
Avant : le 25 mai 2007, le Réseau "Sortir du nucléaire" obtient la publication dans Libération d’une tribune titrée "Le Grenelle de l’environnement : une caution pour relancer le nucléaire".
Après : le 17 janvier 2008, interrogé par l’AFP, le sénateur UMP Jean Bizet explique : "Il y a des dossiers stratégiques qui ne devaient pas rentrer dans le Grenelle (...) il fallait en sortir le nucléaire, ça a été fait."
Morale de l’histoire : le Réseau "Sortir du nucléaire" avait vu juste, le "Grenelle de l’environnement" a en particulier servi au pouvoir français pour protéger le nucléaire. Jean Bizet rajoute : "Il fallait en sortir les biotechnologies, cela n’a pas été fait, tout simplement parce que, si ça avait été fait, il n’y aurait pas eu le moindre écologiste à s’asseoir autour de la table du Grenelle". Il est fort regrettable que les écologistes en question n’aient pas exigé concernant le nucléaire ce qu’ils ont exigé concernant les biotechnologies...
--------------------------------------------------------------------------------
2 Bilan du Grenelle de l’environnement
2.1. Coup de force sur la question du nucléaire
Le "Grenelle de l’environnement" a permis aux autorités françaises de réaliser un incroyable coup de force : mettre les questions environnementales au cœur de l’actualité... sans que jamais le nucléaire ne soit discuté. Au contraire, cette énergie est désormais présentée par les industriels et les autorités françaises comme étant "propre et renouvelable" (sic).
Il est injustifiable que les dégâts environnementaux causés par l’industrie nucléaire n’aient pas été discutés et remis en cause lors du "Grenelle". On citera par exemple :
les graves pollutions causées par les mines d’uranium exploitées au Niger par la France afin de "nourrir" ses centrales nucléaires.
les rejets dans l’air et dans l’eau de grandes quantités de produits radioactifs et chimiques.
la production de déchets radioactifs dont certains vont rester dangereux pendant des millions d’années.
On se demande bien en vertu de quoi ces pollutions ne pouvaient pas relever du "Grenelle de l’environnement". Il aurait fallu que les participants au "Grenelle" refusent l’interdiction de contester le nucléaire ou, au moins, quittent le processus lorsque, le 25 juillet, M. Sarkozy a signé un accord nucléaire avec le dictateur libyen Kadhafi.
Notons d’ailleurs que, pendant le processus du Grenelle et par la suite, le chef de l’Etat a tenté, à chacun de ses déplacements à l’étranger (en Chine, au Moyen-Orient, en Inde, en Afrique du Sud, etc), d’aider Areva et EDF à vendre des réacteurs nucléaires. Le 24 septembre, à la tribune de l’ONU, M. Sarkozy a même annoncé que la France était "prête à aider tout pays qui veut se doter de l’énergie nucléaire".
Enfin, dans son discours de clôture du "Grenelle", le 25 octobre dernier, le Président de la République a volontairement trompé l’opinion en annonçant qu’ "aucun nouveau site nucléaire ne sera créé", alors que... tous les projets de nouvelles installations nucléaires sont prévus sur des sites déjà existants. C’est par exemple le cas du réacteur nucléaire EPR (fission nucléaire), en construction dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), et du réacteur ITER (fusion nucléaire), en construction dans le site nucléaire de Cadarache (Bouches-du-Rhône).
Finalement, on peut dire que le "Grenelle de l’environnement" a servi à légitimer la politique nucléaire de l’Etat français, imposant un véritable négationnisme sur les graves nuisances environnementales de l’industrie nucléaire.
2.2. Déconvenues sur les autres dossiers
Si la question du nucléaire a été écartée d’office, force est de constater que les déconvenues se succèdent aussi concernant les autres questions environnementales :
* pas de moratoire sur les incinérateurs
Certains projets emblématiques (comme celui de Fos, près de Marseille) ne sont pas abandonnés. Par ailleurs, le fonctionnement des quelques 128 incinérateurs actuellement en service n’est pas remis en cause : malgré les belles campagne publicitaires du ministère de l’écologie et des industriels, la réalité est que la production de déchets (par exemple d’emballages) est toujours en augmentation.
* pas de moratoire sur les autoroutes
En particulier, l’autoroute A65 (Langon-Pau) n’est toujours pas remise en cause alors qu’il s’agit d’un projet injustifiable sur le plan écologique - les déboisements ont d’ailleurs commencé et des zones Natura 2000 sont menacées - mais aussi sur le plan économique : ce sont les finances publiques qui couvriront les pertes si cette infrastructure est construite. Le contournement autoroutier de Strasbourg n’est pas non plus remis en cause.
* déconvenue sur l’isolation des bâtiments
Lors du "Grenelle", de belles annonces ont eu lieu concernant la rénovation et l’isolation des bâtiments pour réduire les pertes et donc la consommation d’énergie. Hélas, il apparait aujourd’hui que les ambitions sont largement revues à la baisse. En particulier, l’objectif d’une consommation réduite à 80 kWh/m²/an après rénovation est abandonné. Finalement, les mesures prises n’iront guère au delà de ce qui était déjà exigé par l’Union européenne.
* continuation du projet d’aéroport "Grand Ouest"
De plus, l’Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (Acnusa), qui vient de publier son rapport annuel, estime que les mesures prises dans la foulée du Grenelle de l’environnement pour améliorer la situation des riverains des aéroports sont très insuffisantes et souligne que le système actuel d’aide à l’insonorisation des logements des riverains est "bien trop complexe pour répondre à l’ampleur du chantier".
*remise en cause des quotas de pêche
Le 21 janvier 2008, le Président de la République a remis en cause verbalement (avant de passer à l’acte ?) les quotas de pêche qui, pourtant, sont seuls à même de sauver certaines espèces de la disparition.
* autorisation du pesticide Cruiser
Le 7 avril 2008, le gouvernement français a autorisé l’usage de l’insecticide Cruiser qui a pourtant déjà causé de véritables désastres à l’étranger (par exemple en Italie).
* continuation du "plan agrocarburants"
Le 16 avril 2008, en dépit des critiques et malgré le fait que l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) n’ait pas encore terminé son étude sur la méthode à utiliser pour évaluer le bilan environnemental et énergétique des agrocarburants, Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux transports, a annoncé aux parlementaires que la France comptait bien achever son "plan agrocarburants".
* probable légalisation des contaminations par les OGM
Concernant les OGM, le gouvernement français a certes fait jouer la "clause de sauvegarde" au niveau de l’Union européenne concernant un type d’OGM, mais ce succès, hélas provisoire, ne doit RIEN au "Grenelle" : il est la conséquence des multiples actions des Faucheurs volontaires. Pire : un projet de loi est en discussion qui, selon toute vraisemblance, validera la "coexistence" des OGM et des non-OGM : ce sera donc la légalisation généralisée des OGM.
2.3. Les dégâts causés par le Grenelle
* Depuis le "Grenelle", les entreprises et le personnel politique se permettent des publicités et des affirmations qui étaient impensables auparavant : des véhicules sont présentés comme "propres" sous prétexte qu’ils sont visés par un "bonus écologique" ; le nucléaire est présenté comme "propre et renouvelable" ; etc.
* Des mesures présentées comme "écologiques" vont en réalité avoir de graves conséquences environnementales. C’est le cas de l’annonce de la construction de 2.000 km de lignes TGV avant 2020 pour un budget de 70 milliards d’euros. Si les transports collectifs, à commencer par le train, méritent d’être soutenus, la priorité au "tout-TGV" est par contre une lourde erreur : la construction des lignes cause de graves dommages environnementaux et de fortes nuisances, le tout au détriment d’investissements dans les transports collectifs locaux au plus près des besoins de la population. Ce point a été dénoncé vertement par la Cour des comptes le 16 avril 2008. Il serait bien plus utile - et écologique - de développer et densifier le réseau ferroviaire de proximité, alors que le TGV est un investissement principalement pensé pour les hommes d’affaire parisiens ou se rendant à Paris. De plus, la consommation d’énergie est extrême avec le TGV. La recherche éperdue de la vitesse soit-elle passer avant l’environnement ? Il faut le croire puisque, par ailleurs, le "Grenelle" a renoncé à la réduction de 10km des limites de vitesse des automobilistes.
2.4. La fausse légitimité du "Grenelle de l’environnement"
Le "Grenelle de l’environnement" a bénéficié d’une légitimité totalement artificielle, basée sur la participation de personnalités médiatiques comme Nicolas Hulot et le photographe pronucléaire Yann Artus-Bertrand qui se sont bien gardé de remettre en cause la politique pronucléaire de M. Sarkozy. Ce sont eux que l’on a vu et entendu dans les médias à chaque invitation à l’Elysée de représentants écologistes. De fait, la communication de M. Sarkozy ne risquait de rencontrer aucune mauvaise surprise. De son côté, le Réseau "Sortir du nucléaire" a bien essayé, pendant des mois, de faire entendre sa voix et ses critiques à l’encontre du processus du Grenelle et, en particulier, de l’interdiction de contester le nucléaire, mais la stratégie élyséenne a parfaitement fonctionné : seuls les participants au "Grenelle" ont été mis en valeur.
Conclusion
En s’assurant la participation de personnalités de la télévision comme Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand, le Président de la République a réussi à faire de son "Grenelle" une grande opération de communication "écolo"... tout en éludant totalement la question du nucléaire. Mais finalement, sur la plupart des autres dossiers, la défaite du mouvement écologiste est aussi avérée.
Le Grenelle de l’environnement est donc une véritable... catastrophe environnementale, et particulièrement nucléaire. Heureusement, la position claire du Réseau "Sortir du nucléaire" est porteuse d’espoir pour essayer de renverser la tendance dans les mois qui viennent. Mais, pour le moment, le pouvoir en place pousse son avantage en affirmant haut et fort que le nucléaire est une énergie "propre" et qu’elle fait carrément partie... des énergies renouvelables.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les citoyens à réagir en manifestant le 12 juillet à Paris (14h, place de la République) contre la politique pronucléaire de M. Sarkozy qui, en tant que Président en exercice de l’Union européenne, recevra de nombreux chefs d’Etats à Paris les 13 et 14 juillet, en particulier pour leur proposer de développer l’industrie nucléaire.
--------------------------------------------------------------------------------
3 Chronologie commentée
6 mai 2007 : Nicolas Sarkozy est élu président de la République
16 mai : neuf associations sont sélectionnées par l’Elysée pour représenter le mouvement écologiste. Le Réseau "Sortir du nucléaire" est soigneusement écarté : il aurait dénoncé l’interdiction de remettre en cause le nucléaire lors du "Grenelle".
20 mai : à la veille de recevoir à l’Elysée avec M. Sarkozy les 9 associations, M. Juppé (ministre de l’écologie à l’époque) rappelle dans de nombreux médias que, pour le gouvernement, "il n’y a pas de solution énergétique sans nucléaire". (cf par exemple dépêche Reuters).
21 mai : malgré la "sortie" de Juppé la veille sur le nucléaire, les 9 sont au rendez-vous à l’Elysée. A la sortie, devant les médias, il est question d’une "journée historique pour l’environnement". (cf par exemple dépêche AFP). L’opération médiatique de l’Elysée est donc réussie.
5 juin : Le photographe pronucléaire Yann Arthus-Bertrand fait savoir aux autres associations qu’il est "fortement sollicité par Nicolas Sarkozy" pour faire partie de la délégation de 9 associations régulièrement reçues à l’Elysée. Voir le résultat au 25 juin.
12 juin : la France soutient la position de la Commission européenne d’autoriser la contamination des produits biologiques par les OGM (à hauteur de 0,9%) et les pesticides.
18 juin : le Réseau "Sortir du nucléaire" quitte l’Alliance pour la planète car celle-ci accepte de participer au "Grenelle" malgré la mise à l’écart de la question du nucléaire en général et en particulier de la question du réacteur EPR (dont la construction aurait pu être mise en cause lors du "Grenelle").
19 juin : Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande par courrier (et communiqué) à M. Borloo d’abroger, avant le "Grenelle", le décret autorisant EDF à construire le réacteur EPR. Aucune réponse, même négative, ne sera reçue.
19 juin : interrogé par le magazine Marianne, le porte-parole de l’Alliance menace : "S’il y a encore des décisions contraires à l’esprit du Grenelle de l’environnement, il n’y aura pas de Grenelle". Il est fort dommage qu’il n’ait pas jugé que la construction de l’EPR était suffisante pour rejeter le Grenelle...
21 juin : interrogé par Le Monde.fr, le directeur général du WWF France, déclare que "si ça bloque sur le nucléaire, on peut avancer sur la démocratie du nucléaire, la transparence du nucléaire, la sécurité, le financement (si l’état met un euro dans le nucléaire, il peut mettre un euro dans les renouvelables)". Il s’agit hélas clairement de l’acceptation de la continuation du nucléaire.
25 juin : le photographe pronucléaire Yann Arthus-Bertrand se retrouve dans le groupe des neuf associations sélectionnées par l’Elysée, à la place du RAC (Réseau action climat).
20 juillet : Noël Mamère, député-maire de Bègles (Gironde), suggère aux associations de se retirer de la "pantalonnade" que constitue selon lui le "Grenelle de l’environnement", estimant que le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo n’allait pas résister aux "grands lobbies".
26 juillet : M. Sarkozy signe un accord nucléaire avec le dictateur libyen Kadhafi. Aucune des participants au "Grenelle" ne quitte le processus.
2 août : par communiqué, le président de France Nature Environnement (FNE) dénonce "l’organisation de contre ou anti-Grenelle qui cachent parfois mal des motifs politiques voire commerciaux." Il faudrait donc croire que le "Grenelle" n’avait rien à voir avec une opération politique (il a pourtant été organisé par M. Sarkozy) ou commerciale (il a pourtant légitimé les activités polluantes des multinationales), mais que le danger vient... des opposants au "Grenelle". Risible.
5 septembre : le journaliste Fabrice Nicolino, connu pour son engagement en particulier contre les pesticides, publie un texte qui condamne clairement le "Grenelle" et s’achève ainsi "Le mouvement écologiste, auquel j’appartiens plus que jamais, doit trouver une voie neuve. Elle ne passe pas par le boulevard de Grenelle. Oh non !"
10 septembre : M. Borloo va en avion au Groenland pour attirer l’attention sur les émissions de gaz à effet de serre. Jean-Louis Etienne (sponsorisé par Total) et Yann Arthus-Bertrand (sponsorisé par EDF) participent à cette plaisanterie polluante.
24 septembre : à la tribune de l’ONU, M. Sarkozy annonce que la France est "prête à aider tout pays qui veut se doter de l’énergie nucléaire." Aucune des neuf associations écologistes ne quitte le processus du "Grenelle".
25 septembre : la fondation Nicolas Hulot publie ses propositions pour le "Grenelle". Le mot "nucléaire" ne figure même pas dans le document. Les réacteurs actuels et l’EPR en construction ne sont donc aucunement mis en cause.
26 septembre : Dany Dietman, maire de Manspach, connu pour sa lutte contre un projet d’incinérateur et pour le tri des déchets, écrit après avoir participé à une réunion du Grenelle : "Scandaleux ! J’ai quitté la séance à 18h20, dés lors que France Nature Environnement s’est rangée du côté des pro-incinérateurs, en refusant d’adhérer au principe de moratoire sur les nouveaux projets d’incinérateur". A l’arrivée, il n’y aura effectivement pas de moratoire sur les incinérateurs...
6 octobre : Contre-Grenelle à Lyon. Succès : plus de 800 participants.
24/25 octobre : Grenelle de l’environnement
25 octobre : fin du "Grenelle" et discours de Nicolas Sarkozy. Quelques réactions : * Réseau "Sortir du nucléaire" : "Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce la duplicité de Sarkozy" (Reuters). "Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce un "subterfuge" de Sarkozy" (AFP) ; * Alliance pour la planète : "Pour l’Alliance pour la planète, le discours prononcé par Nicolas Sarkozy témoigne d’un changement de culture. Le président de la République a annoncé des mesures ambitieuses" * FNE : "Le Président de la République vient de prononcer un discours fort qui annonce un changement de cap et de doctrine : il n’est plus question d’opposer écologie et économie mais de placer l’environnement au coeur des politiques publiques."
31 octobre : au Parlement européen, les parlementaires européens membres de la majorité présidentielle ont soutenu les demandes des constructeurs automobiles concernant les émissions de CO2. Le "Grenelle de l’environnement" n’a donc servi à rien.
20 décembre : la table ronde du Grenelle de l’environnement consacrée aux déchets - qui avait été reportée dans le temps - s’achève. Aucun moratoire sur l’incinération n’a été décidé. Sur cette question aussi, le "Grenelle de l’environnement" n’a donc servi à rien.
21 décembre : la Sepanso (association écologiste dans le Sud-Ouest) porte plainte pour "destruction du milieu particulier d’espèces animales non domestiques et protégées" à l’encontre du projet d’autoroute A 65 (Langon-Pau) qui continue... malgré le "Grenelle de l’environnement", qui n’a donc servi à rien.
25 décembre : dans Le Monde, on apprend que "la construction de l’aéroport Grand-Ouest est confirmée". M. Ayrault, député-maire (PS) de Nantes, rassuré par le 1er ministre, explique : "François Fillon m’a déclaré : il n’est pas question de revenir en arrière. Ce projet, on y tient, on le fera". Sur cette question aussi, le "Grenelle de l’environnement" n’a donc servi à rien.
4 janvier 2008 : dans une tribune publiée par Politis, Bernard Rousseau, ancien président de FNE, dénonce le Grenelle et explique : "Quand on est responsable d’association, que l’on côtoie trop souvent les ministres, ces séducteurs, on se déplace toujours sur le fil du rasoir. À défaut de garder le cap de la neutralité politique, toute chute se paie, par la perte de quelques doigts !".
17 janvier : interrogé par l’AFP, le sénateur UMP Jean Bizet explique : "Il y a des dossiers stratégiques qui ne devaient pas rentrer dans le Grenelle (...) il fallait en sortir le nucléaire, ça a été fait. Il fallait en sortir les biotechnologies, cela n’a pas été fait, tout simplement parce que, si ça avait été fait, il n’y aurait pas eu le moindre écologiste à s’asseoir autour de la table du Grenelle".
21 janvier : À Boulogne sur Mer, devant les pêcheurs, M. Sarkozy remet en cause les quotas qui protègent (tant bien que mal) les espèces menacées. Sur cette question aussi, le "Grenelle de l’environnement" n’a donc servi à rien.
25 janvier : au mépris du traité de non-proligération (TNP) et de la protection de l’environnement, Nicolas Sarkozy, en visite officielle en Inde, propose des réacteurs nucléaires à ce pays non signataire du TNP. On pourra toujours nous rétorquer que ceci n’est pas "contraire à l’esprit du Grenelle" puisque... le Grenelle n’a pas mis en cause le nucléaire !
29 janvier : l’association Kokopelli, qui agit pour préserver la biodiversité végétale alimentaire, est lourdement condamnée pour détenir et diffuser des graines anciennes qui sont... interdites !
27 février : en visite officielle en Afrique du Sud, Nicolas Sarkozy (et les industriels venus avec lui) proposent des réacteurs nucléaires... et vendent une centrale au charbon. On pourra toujours nous rétorquer que le "Grenelle"... ne s’applique pas hors des frontières françaises...
14 avril : dans son rapport annuel, l’Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (Acnusa) estime que les mesures prises dans la foulée du Grenelle de l’environnement pour améliorer la situation des riverains des aéroports sont très insuffisantes et que "le système actuel d’aide à l’insonorisation des logements des riverains est bien trop complexe pour répondre à l’ampleur du chantier". Pourtant, le "Grenelle" s’accommode du projet de nouvel aéroport "Grand-Ouest"
16 avril : la Cour des comptes conteste fortement la politique du "tout-TGV" mise en place depuis des années et confortée par le "Grenelle" suite auquel 2000 km de nouvelles lignes TGV ont été annoncés...
30 avril 2008 : les projets de texte de loi Grenelle I et II démontrent clairement que la montagne a accouché d’une souris. Le "Grenelle de l’environnement" n’a donc été qu’une illusion. C’était pourtant facile à prévoir...
A suivre...
[1] Rappel : le Réseau "Sortir du nucléaire" a refusé de se plier à l’interdiction de remettre en cause le nucléaire, et n’a donc pas participé au "Grenelle de l’environnement".