dimanche 30 mars 2008

=> Désodorisants d’intérieur

Que choisir préconise d’éviter l’utilisation des désodorisants d’intérieur (déo de cuisine, de voiture…) qui saturent l’air ambiant de substances chimiques particulièrement nocives.

Il rappelle que ces désodorisant diffusent :
- des « cancérigènes certains » comme le benzène (1) et le formaldéhyde (2) .
- des « cancérigènes possibles » comme le toluène (3) et le naphtalène (4).
- des allergènes comme le limonène (5).
- des perturbateurs endocriniens comme les phtalates (6).

Que choisir a testé les quantités émises par 2 désodorisants :

- Le vaporisateur Brise Touch charge l’air de 4655µg/m3 de ces différents produits toxiques. Au-delà de 200µg/m3 l’air est considéré comme insalubre par l’agence pour l’environnement américaine.
- Les bâtonnets d’encens Ushuaia dégagent 110 fois plus de benzène que les normes admises et 70 fois plus de phtalate.

Source : « consommateur, si tu savais… » par Alain BAZOT, président de l’UFC Que Choisir
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(1) Le benzène est un constituant naturel du pétrole brut, mais il est généralement synthétisé à partir d'autres composés. C'est un solvant liquide cancérigène très utilisé dans l'industrie chimique.
(2) Le formaldéhyde (ou formol ou méthanal) est présent dans les produits d'une combustion incomplète de substances contenant du carbone (il y en a dans la fumée des feux de forêt, dans les rejets des automobiles, et dans la fumée du tabac. Le méthanal est aussi produit dans l'atmosphère sous l'action des rayons solaires et du dioxygène sur le méthane atmosphérique ainsi que sur d'autres hydrocarbures). Connu pour ses effets irritants sur les yeux, la gorge et le nez, cette substance est présente massivement dans les environnements intérieurs car les sources y sont multiples : produits de construction et de décoration (bois agglomérés et contre-plaqués, textiles, résines, matériaux d’isolation, tissus d’ameublement), ameublement, fumée de cigarette, shampooing, durcisseurs d'ongles, produits ménagers... En juin 2004, le formaldéhyde - ou méthanal - a été classé comme « cancérigène certain » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est à l'origine de cancers de la cavité buccale, des fosses nasales, des sinus, et son implication dans les leucémies est jugée quasi certaine. Le méthanal est l'un des polluants les plus répandus à l'intérieur des habitations.
(3) Le toluène est présent en faible proportion dans le pétrole brut. Il est habituellement produit par la pétrochimie. On le retrouve dans les carburants et les solvants de peintures. On s'en sert également dans l'imprimerie, les adhésifs, les laques, et le tannage du cuir. L'inhalation de vapeurs de toluène est nocive et induit des nausées à plus hautes doses. L'inhalation chronique de toluène de façon prolongée provoque des dommages irréversibles au cerveau. La toxicité du toluène s'explique par le fait qu'il est très faiblement soluble dans l'eau : il ne peut donc pas quitter l'organisme par les voies traditionnelles (urine, fèces, transpiration).
(4) Le naphtalène est produit à partir du goudron de houille ou du pétrole. Cette substance sert à synthétiser les phtalates (cf. infra) et divers agents plastifiants, résines, teintures, insecticides ou répulsifs, etc... Le naphatalène est aussi employé dans certaines peintures, teintures et papiers d'emballage et pour tanner le cuir. Utilisé comme anti mite. Divers raports (ATSDR en 1995 et EPA aux États-Unis en 1998) ont mis en avant plusieurs la toxicologie de ce produit. Ils estiment que le naphtalène peut provoquer un empoisonnement respiratoire et digestif .
(5) Le limonène tire son nom de la "lime" ou "citron vert", qui, comme les autres agrumes, contient des quantités considérables de ce composé chimique. C'est un hydrocarbure terpène. À température ambiante, c'est un liquide incolore à odeur brillante, fraîche et propre d'orange, caractéristique des agrumes. Le limonène est utilisé en parfumerie, dans l'industrie agroalimentaire ainsi que dans l'industrie pharmaceutique. Il est également utilisé dans les produits nettoyants pour son odeur rafraichissante et son effets de solvant. L'utilisation du limonène est aussi très fréquente dans les produits cosmétiques. On n'a pas de preuve que ce produit soit cancérigène ou génotoxique pour l'Homme. L'IARC a classé le d-limonene under Class 3: "not classifiable as to its carcinogenicity to humans". Cependant les observations montrent que le limonène provoque un cancer du rein chez les rats mâles (mais pas chez la femelle en raison d'une protéine organique qui n'est produit que par les mâles). Irritant et allergène.
(6) Les phtalates sont apparentés à l’acide organique connu sous le nom d’acide phtalique. Il s'agit d'un dérive du naphtalène (cf. supra), hydrocarbure aromatique utilisé dans les matières plastiques. Les phtalates sont sont présents dans de nombreux produits de consommation. Ce sont des additifs utilisés couramment dans les matières plastiques et d’autres matériaux (principalement pour les rendre souples et flexibles). De ce fait, ils se retrouvent dans le PVC, dans les revêtements en vinyle, les rideaux de douche, certains sacs plastiques et joints d'étanchéité souples, les couches, les jouets souples d'importation et même dans de nombreux matériels médicaux (poche de sang, cathéter, gants...). Les cosmétiques représentent la deuxième principale application des phtalates où ils sont notamment incorporés afin d’augmenter le pouvoir de pénétration d’un produit sur la peau ou d’empêcher le vernis de craquer. Les phtalates sont classés comme toxiques. Il reste quelques suspicions à propos des effets cancérigènes de ces phtalates. Bien que ces effets aient été prouvés sur des rongeurs (tumeurs hépatiques), les mécanismes biologiques n’étant pas rigoureusement identiques, il n’est pas possible d’affirmer que les phtalates soient cancérigènes pour l’homme. En revanche, des effets ont été démontrés en ce qui concerne les problèmes de fertilité ou de croissance chez les enfants exposés à de fortes doses en période prénatale ou néonatale. Les phtalates sont reconnus pour être des perturbateurs endocriniens. L’étiquetage de ces composés nécessite la mention « Toxique » et « Dangereux pour l’environnement ». Plusieurs normes ont été adoptées dans le monde pour limiter voire interdire l’utilisation des phtalates dans les produits à risques.
L’utilisation de certains phtalates dans les articles de puériculture ou les jouets destinés aux enfants de moins de 3 ans a notamment été interdite depuis quelques années (voir la directive 2005/84/CE (pdf) dans l’Union Européenne et le décret de transposition n° 2006-1361 du 9 novembre 2006 en France). Concernant les produits cosmétiques, la réglementation varie, l’Union Européenne interdit l’utilisation du DEHP dont le potentiel toxique est le plus élevé, alors que le Canada demande à ce que tous les produits cosmétiques soient étiquetés pour informer le consommateur sur la présence de phtalates ou non.

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